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INTERVIEW POUR L'ASSOCIATION LA FRANCELINADE SUR LES MÉTIERS DU CINÉMA

Interviews: Texte
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Complément de l'interview en texte oralisé.

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DEPUIS QUAND VEUX TU ÊTRE RÉALISATEUR ?

Depuis pas si longtemps que ça finalement... J'ai toujours été passionné, grand consommateur de film et cinéphile du plus loin que je me souvienne mais y a un fossé entre être passionnément cinéphile et vouloir faire du cinéma voir même prétendre en faire son métier je pense. Moi je voulais être véto jusqu'à la terminale même si déjà en seconde je me posais des questions parce que ok j'aime les animaux, ok j'aimais beaucoup les sciences aussi mais je me suis dis qu'une fois dans mon cabinet, bah je serais un peu coincé... J'adopterais une sorte de routine et c'est pas du tout ce que je voulais. 2 mois avant le bac j'ai totalement changer d'idée de parcours d'études. Je jouais pas mal au jeux vidéos à l'époque et surtout je faisais des vidéos sur youtube et ça marchait plutôt bien... Pas des chiffres fous non plus mais genre en sortant une vidéo chaque jour j'avais toujours entre 3000 et 5000 personnes qui regardaient et c'était cool ! On se rend très peu compte de ce que c'est réellement rien que 1000 personnes finalement sur internet... Le fait d'avoir des retours était stimulant même si le format « vidéo de jeu vidéo » ne me passionnait pas tellement. Donc je me suis orienté vers une licence en informatique pour accéder au monde du jeu vidéo et plus particulièrement devenir scénariste de jeu, parce que j'ai toujours aimé écrire... Au final ce que je faisais comme vidéo sur youtube et donc les premiers « court métrages » que j'ai fais, sans compter les 2-3 conneries avec des potes, c'étaient des machinimas, c'est à dire que je reprenais des scènes de jeu vidéo, des cinématiques ou des scènes que j’enregistrais pour les doubler, les remonter et créer un film avec. Déjà là ça s'approcher carrément du métier de réalisateur. En plus de ça j'ai rapidement détesté apprendre le codage donc j'ai vite abandonné. J'ai pu faire un semestre dans le département audiovisuel de mon université mais là encore y'avait trop d'informatique et de math et j'ai pas pu suivre même si j'ai appris énormément de technique et de pratique assez poussées qui m'ont bien servi a Amiens parce qu'ici on a eu les premier cours de technique en L2 donc avec mes bases de monteur acquise sur youtube et la technique que j'avais de mon autre fac, j'étais pas du tout perdu quand on parlait de shutter, d'ouverture, de débit et de fréquence d'image et de son alors que beaucoup était à la ramasse... Et du coup c'est naturellement que je me suis dirigé vers la réal comme une sorte de vocation parce que je me sens simplement pas du tout ailleurs. J'ai d'abord un esprit de « leader » depuis toujours que ce sois dans la vie, sur youtube ou maintenant sur des tournages. Je pense aussi avoir des bases à peu près partout mais je suis incapable de faire le taff monstrueux d'un assistant réal, d'être aussi pointilleux et précis d'une scripte, de maintenir un cadre propre au steadicam, d'avoir une prise son aussi bonne qu'un ingé son... Mais j'ai un amour et une facilité je pense d'abord pour la mise en scène, tant au théâtre qu'au cinéma d'ailleurs. J'ai des potes de lycée qui m'ont donné leur avis sur certaines productions universitaires que j'ai fais et qui m'ont dis « ok c'est pas parfait, ok y'a pas un budget monstre mais construire et faire suivre les scènes d'une façon aussi fluide et artistique je pourrais pas le faire et peu de gens pourrais » je sais pas exactement ce que ça voulait dire mais je pense avoir une belle vision cinématographique inspiré de mes références et de ma propre personne... Derrière ça j'ai toujours la passion du montage où se créé la magie du cinéma et c'est pour ça que je préfère ça au théâtre d'ailleurs. Je pense toujours une réal en pensant un minimum au montage. J'adore les plans auxquelles ont ne s'y attend pas aussi et j'aime surprendre. A la limite la direction photo m'attire également aussi mais je pense que c'est parce que je suis un éternel émerveillé de l'image, que j'y vois le prolongement du taff du réal et l'échange possible entre les 2 postes et ce sont des notions plus récentes que j'ai eu et un intérêt plus récent aussi pour des films très « chef opiens » comme ceux de Windign Refn, Gaspar Noé ou même Snyder. Et le montage est resté aussi. J'ai toujours accorder beaucoup d'importance au montage dans les films que je fais, ce que je vois aussi et c'est toujours une claque de voir du Edgar Wright, du Guy Ritchie ou même du Hitchcock qui avait une pensée de monteur tellement moderne, il se serait tellement amusé sur premiere pro ou final cut… ou David Robert Mitchel pour ne citer qu'eux en tant que réals très orientés montage...

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C'EST QUOI UN RÉALISATEUR ?

5 points qui font le métier ou en tout cas le rôle du réal.
-1 Quelqu'un qui a de l'idée ! Pas forcément des scénarii complets mais des propositions scénaristiques ou de mise en scène à foison. Si on donne un sujet à un réalisateur, en 1h il doit pouvoir sortir 10 pitchs ou idées de scénar différentes... Pas toutes égales, pas toutes aussi engagées, pas toutes avec le même potentiel mais des idées... Également il faut qu'il sache adapter et donner une vision, une forme un esprit propre à un scénario qu'il n'a pas écrit. Que ce soit profondément ou en terme de mise en scène. J'ai 3 sujet qui, on peut dire me font vivres, m'intriguent en tant que traitement cinématographique et même dans la vie et qui seront assez récurrents je pense. J'ai aussi une forme de mise en scène qui est mon pêché mignon : les plans séquences smooth et les plans fixes « strange », débullés, non sans sens mais très archaïques à l’œil et projetant un fort questionnement… Pour les sujets, d'abord un cher à Jaco Van Dormael qui est l'Existence au sens large. Qu'est ce qu'on fou là ? A cette instant ? Et après? Et avant ? Qu'est ce qu'on va faire ou ne pas faire pour... ? Ensuite la répétition ou plutôt le calque et les calques que font naître une société et en l'occurrence la notre sur les personnalités et les groupe... L'impression que de plus en plus de monde se ressemble... Et même que de plus en plus de choses se ressemblent avec le mondialisme capitaliste … Quand Apple enlève un bouton, Samsung enlève le même 1 an plus tard et inversement c'est à s'y méprendre … Le 3 ème sujet que j'aime beaucoup, c'est plus vers Bunuel ou Dupieux. C'est transmettre dans un film l'absurdité de la réalité. J'aime qu'on se dise et j'aime me dire aussi en voyant un film : « bordel c'est absurde c'est n'importe quoi » et en réfléchissant un peu se dire « mais en réalité c'est pas beaucoup mieux en vrai … » Pour moi l'absurde tiens du génie mais c'est une préférence personnelle évidemment. Je ne sais pas si je consacrerai des films complets à ces sujets mais on les retrouvera forcément de près ou de loin dans toutes mes réalisations.
– 2 Découpage technique ! Un réal a naturellement une vision cinématographique... C'est un truc magique d'ailleurs parce qu'un réal voit des films que personne ne verra jamais. Que ce soit avec des scènes qu'il voit dans la rue, celle qu'il imagine ou celle qu'il rêve ( je rêve en cinéma depuis quelques mois, avant ça je n'adoptais qu'un point de vue subjectif dans mes rêves, depuis j'ai des inser, des travelling sur d'autres gens, sur moi même, des plans fixes … pas encore de transitions en fondu mais c'est fou!) Bien sûr tout le monde à de l'imagination et peut se créer des scènes dans la tête mais un réalisateur par sa connaissance des procédés, du rythme, de l'idée fondamentale va se construire réellement des scènes, des séquences et des films complets dans la tête avec des personnages imaginaires ou juste des comédiens qu'il voit déjà dans certains rôles... Cette vision cinématographique permet aussi de passer sur un document qui est une sorte d'évolution du scénario, le découpage technique. Je prend le scénario et le cale en image dans ma tête puis sur papier. Chacun a sa technique et c'est un exercice plus ou moins rébarbatif mais personnellement j'aime bien me posé sur mon ordinateur, prendre le scénario que j'ai déjà assez digéré sur une page, en ouvrir une autre avec un tableau de découpage, lancer une playlist de musique, que j' apprécie, c'est mieux généralement... Avec ou sans substance psychoactive légale ou non... Je lis la scène, je ferme les yeux pour l'imaginer et je remplis le découpage en rythme avec la musique. Ça peut paraître bizarre mais c'est devenu une sorte de rituelle et ça donne l'impression de composer un film sur le clavier de mon ordi comme on compose une musique sur un clavier de piano. Parfois je revois la scène dans ma tête et je me dis qu'un plan serait finalement mieux avec cette valeur et au porte épaule et je supprime en appuyant sur la touche toujours en rythme et je reprend... Par la suite ça m'arrive souvent de repenser les scènes avant de dormir, c'est le moment ou je suis le plus productif perso, y'en a c'est sous la douche, d'autres à midi, d'autres sous pilon moi c'est à 3h du mat. Du coup je dois me lever de mon lit et rallumer l'ordi pour modifier les trucs ou quand j'ai la flemme je note juste en mémo sur mon portable et c'est pareil pour les idées de pitchs etc... En plus du découpage ça peut être utile de savoir faire un séquencer, un storyboard avec des images précises et surtout un plan au sol.
– 3 Trio artistique ! Le real doit forcément s'entendre avec 2 personnes sur le tournage. Évidemment si il s'entend avec tout le monde c'est banco... et il doit bien sûr avoir full confiance en son assistant/e réal qui va être le véritable chef d'orchestre du tournage. Mais y'a un trio artistique qui, si il ne s'entend pas, rendra le film mauvais a coup sûr. Le real, le chef op image et le chef op son, c'est le trio artistique donc c'est d'eux que vont venir les intentions qu'on doit ressentir avec le film. Bien sûr celles du réal avant tout mais pareil, pour se faire comprendre il doit fournir au chef op image un moodboard avec des images, des ambiances, des atmosphères lumineuses en exemple et échanger pas mal avec lui jusqu'à même retravailler le découpage technique parce que le chef op aura souvent une vision complémentaire et j 'ai vu certains tournages ou certains films où on reconnaissait plus la patte du chef op que du real... Idem avec le chef op son parce que déjà si t'as une mauvaise prise son ça nique tout... Mais à un niveau il ne suffit plus qu'elle soit juste bonne, il faut qu'elle corresponde à une attente et donc si je préfère entendre un bruit plutôt qu'un autre dans une ambiance générale il faut clairement l'annoncer et le chef op son aura toujours des propositions pour le faire …
– 4 Le direction d'acteur ! Pendant trop longtemps j'ai délaissé ce point crucial simplement parce qu'on tournait en équipe très réduite et que donc chacun devait s'occuper de pas mal de choses à la fois... Sur le rôle de réal je faisais alors assez confiance aux acteurs avec de vagues indications (et pas mal de reprises si j'en jugeais l'utilité) et me concentrais donc sur mes intentions et ma composition de cadre (et encore je pouvais pas y être à fond). Mais en équipe rodée, le réal est le contact direct entre le scénario, les acteurs et la réalité qu'ils doivent faire transparaître. Il y'a plusieurs façon de diriger des acteurs mais il faut savoir le faire avec patience et sans trop les brusqués... même quand il faut refaire 10 fois une prise. Il faut laisser croire à l'acteur qu'il a le champs libre pour qu'il ne fasse pas que jouer un rôle mais qu'il s'incarne lui même, en tant que personne que j'ai choisis, tout en le cadrant pour avoir tous les aspects du personnage que je veux qu'il ait...
– 5 Le montage tu n'oublieras pas. Enfin un réal est aussi monteur en quelques sortes. Moi j'ai appris à monter avant de réaliser et pour l'instant j'ai monter tous les films que j'ai fais. Sur mon prochain film, je vais enfin déléguer ça parce que c'est important aussi de laisser le champs libre à un point de vue externe qui découvre les rush. Mais derrière je vais grave superviser, si le mec avance sur le film à 5h du mat et qu'il supprime ou réduit un plan que je voulais absolument, je serais caché dans son placard et je sortirai pour dire de le rajouter … Bref le réal doit déterminer un style, un rythme, une ambiance et encore des intentions qui viendront se confronter aux visions du monteur qui doit lui aussi travailler tous ces points de son coté avec sa propre vision technique et artistique. Mais c'est encore et toujours le réalisateur qui doit décider en cas de potentiel hésitation ou de divergence donc une base de montage n'est pas de trop !

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